Si vous voulez aller en Europe parce que vous avez un visa étudiant, Ok. Si vous voulez y aller pour des affaires, Ok. Si vous partez parce que vous y avez un contrat pour un métier, Ok ; Si non, restez ici, dixit Sébastien ZONGO.
J’ai fait deux ans en Suisse dans la clandestinité. Finalement, je suis allé à l’ambassade pour demander à être rapatrié parce que je n’arrivais à rien faire, même pas envoyer quelque chose à mes parents et le temps passait.
A la base je suis commerçant, j’ai voulu rejoindre l’Europe clandestinement en espérant m’y enrichir davantage. Quand je suis arrivé au Mali, des témoignages de migrants refoulés qui ont raconté leurs mésaventures m’ont amené à revenir au pays pour partir par la voie légale. Après des démarches, j’ai eu un visa de deux semaines pour la Suisse. Après les deux semaines, je suis rentré dans la clandestinité jusqu’à mon rapatriement. Je suis rentré bredouille. Et quand je regarde, après deux ans, des jeunes qui ne me valait même pas dans le commerce, m’ont dépassé de loin et beaucoup d’entre eux ont leur propre voiture et sont en train de construire leur maison.
Mon retour n’a pas été facile parce que quand la famille et les proches voient que tu es revenu avec l’avion, mais bredouille, c’est une situation difficile à vivre. Mais aujourd’hui ça va beaucoup mieux. Je suis dans le commerce de voitures.
Mon conseil aux candidats à la migration, c’est comme je l’ai dit, si vous n’êtes pas dans les trois catégories que j’ai citées : détenteur de visa étudiant, homme d’affaires, détenteur d’un contrat pour un métier, restez ici, c’est mieux.
J’ai préféré rentrer parce que je ne voulais pas continuer à vivre comme ça, alors que le temps est entrain de passer et rien n’augurait une amélioration de la situation là-bas.
Sébastien ZONGO, migrant de retour